Issu d’une famille noble de Nursie, dans le centre de l’Italie, Benoît passa sa jeunesse à étudier à Rome. Choqué par la vie dissolue qui s’y menait, il se retira dans une région déserte près de Subiaco et vécut dans une grotte (baptisée plus tard la grotte sainte) pendant trois ans.
Durant toute cette époque, sa réputation de saint homme grandit et le peuple en foule accourut pour le voir. Sollicité pour devenir abbé dans un monastère du nord de l’Italie, il accepta. Mais les moines, en désaccord avec les règles qu’il imposa, tentèrent de l’empoisonner. Benoît quitta la communauté et, peu de temps après, fonda un monastère au mont Cassin.
Saint Benoît établit, à l’intention des moines, une règle de vie, la Règle bénédictine, dont l’expansion fut immense et qui fut reprise et codifiée par saint Benoît d’Aniane. Inspirée de l’Écriture sainte, elle recommande aux moines, qui vivent en communauté dirigée par un abbé, de respecter quatre principes essentiels : modération, gravité, austérité, douceur. La modération (discretio) est présente dans les usages quotidiens de la nourriture, de la boisson et du sommeil ; la gravité a pour corollaire le silence ; l’austérité implique l’éloignement du monde et le renoncement à la possession ; la douceur est bonté, amour évangélique, hospitalité exercée envers les humbles. Astreints à la lecture et au travail manuel, les moines doivent se consacrer au service de Dieu qui culmine dans l’office divin.
Vers 540, saint Benoît établit, à l’intention des moines du monastère du mont Cassin, une règle de vie, où il organise la vie monastique d’une façon rigoureuse, tout en laissant place à l’indulgence envers les faiblesses individuelles. L’organisation de la vie cénobitique passe par des tâches régulières et quotidiennes, rythmées par les offices. Avec la prière, le travail et la lecture deviennent un moyen pour se consacrer au service de Dieu.
Les conseils de Saint Benoît :
Apprendre à écouter…
Le silence permet avant tout de se recentrer sur soi, et aussi d’être plus attentif aux autres. Se réserver des temps de silence permet de gagner en sérénité, tout en augmentant son efficacité.
Compartimenter et rythmer ses journées
Chez les moines, la règle impose un temps pour tout : temps pour la prière, temps pour les repas, temps pour le travail, temps pour soi… Ces principes du premier millénaire n’ont rien à envier aux règles de gestion du temps enseignées de nos jours : planifier ses tâches, fixer une limite de durée, et la respecter. Chez les moines, quand la cloche sonne, tout le monde s’arrête et passe à l’activité suivante.
Redécouvrir le rythme des saisons
La nature vit au rythme des saisons, le règne animal et le règne végétal acceptent ce rythme naturel et s’y adaptent. L’Église elle-même suis un rythme saisonnier à travers le temps liturgique qui rythme l’année et suis les saisons : le temps de l’Avent, le temps de Noël, le temps du Carême, le temps Pascal, le temps ordinaire…
Distinguer l’essentiel et l’accessoire
Pour les moines, leur raison d’être, c’est la prière. Tout est organisé autour de cette priorité absolue. Les perturbations, les sollicitations multiples donnent du pouvoir à la dictature de l’immédiateté et nous fait perdre de vue ce qui compte réellement. Chercher à ne pas s’éparpiller contribue à unifier son être et sa personne.
Faire du temps un allié
La règle de Saint-Benoît nous apprend la patience, l’attente, l’attention aux autres, être présent au présent. Contempler la patience de Dieu envers nous, nous aide à découvrir le rythme lent mais sûr de la grâce. « A tes yeux mille ans sont comme un jour ». Ps 90.